Strategika51
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La censure ne sert à rien

Jamais la censure n’a été aussi omniprésente qu’en 2021 sur Internet. C’est une tendance lourde qui consacre une néo-feodalité mondiale en cours d’installation.

La manipulation bat son plein. Sans répit aucun. Même le Darknet n’y échappe plus.

Strategika 51 célèbre ses dix ans d’existence sur le réseau. Une décennie durant laquelle il fut confronté à une exclusion systématique en raison de son indépendance et de ses positions en dehors des sentiers battus ou à rebours de l’opinion fabriquée par la manipulation. Cela importe peu car nous n’avons jamais caché notre posture anti-système et une certaine propension pour la navigation à contre-courant.

Peu de nos lecteurs le savent: Strategika 51 a été mis en ligne la première fois à partir d’un hôtel situé à Tripoli, en Libye, en avril 2011. La connexion était si mauvaise que le fondateur du site avait failli abandonner cette idée saugrenue de créer un blog “libre” où il pourrait mettre en évidence certaines contradictions de la réalité construite par la néo-féodalité universelle et les faiseurs de mythes. Vaste programme aussi présomptueux qu’utopique. C’était néanmoins le début d’une aventure assez intéressante. Comment éditer un billet sur simple téléphone d’une marque chinoise inconnue en marchant dans un endroit où la connexion était assurée (et surveillée) par un ballon météorologique du défunt projet Loon de Google inc., ou encore sur un pic rocailleux des Himalayas en attendant le passage d’un avion aussi mystérieux et bizarre qui vous offrait une connexion qui s’avéra meurtrière pour beaucoup d’humains.

Tout cela appartient au passé. Le coronavirus a mis fin à cette possibilité de mouvement. Les refus de visas également. La nécessité d’un emploi alimentaire a fixé le fondateur de cet espace dans un quadrilatère de 30 km de large au maximum. Dur de se fixer après avoir jeté tout le carcan sociétal et professionnel pour aller courir sa chance des rivages de Guangzhou jusqu’en Californie puis de cette région jusqu’au Golfe et l’océan indien. C’était une période dure mais pleine d’enseignement. Sortir de sa zone de confort vous permet d’être confronté à votre véritable nature. Cela permet également d’être à l’écoute de gens anonymes et d’en aider des centaines d’autres personnes tout aussi anonymes sans attendre le moindre retour. L’humanité est une et indivisible au fond. Le reste n’est qu’une série d’images ou de clichés à travers des prismes déformés.

Une décennie déjà ! Le temps passe un peu trop vite…

L’aventure continue. Elle nous a valu pas mal d’ennuis. Du redressement fiscal à l’annulation des titres, en passant par des tentatives d’approche et même de recrutement (les créatures de l’obscurité rôdent partout et n’aiment pas être mises à la lumière) en finissant par une exclusion parfaite, nous avons eu droit, comme beaucoup d’autres, à toute la panoplie conventionnelle. En apparence, c’était le hasard ou un mauvais concours de circonstances qui tendait à se répéter. Loin de nous plaindre, nous avons fait contre mauvaise fortune bon cœur. Il fallait avancer. Il n’existe que deux photographies du Mollah Omar, l’ex-Chef des Talibans Afghans. Nous avons une troisième dont personne ne connait l’existence. Peu de gens connaissent les individus qui manient les drones d’attaque à distance. Les aléas de la vie nous ont fait rencontré à quelques années d’intervalle et celui qui appuya sur le bouton de mise à feu, et celui qui était la cible du missile Air-Sol. Les deux étaient fort éloignés, vivant dans des univers parallèles. Et pourtant, les deux avaient les mêmes craintes, la même angoisse, les mêmes espoirs et sur deux sujets le même avis. L’homme est un être holistique. La vie est toujours aussi mystérieuse que surprenante. Cela vous apprend à relativiser et donc à élaborer l’ébauche d’une philosophie personnelle.

Cet espace est libre. Aucun commentaire n’y est censuré. Nous savons que le monde est loin d’être un petit coin de paradis. Certains endroits sont carrément des enfers sur Terre en raison de la méchanceté bête et gratuite d’êtres humains sans aucun repères, croyant en des totems imposés par des médias de masse et de produits culturels au rabais. Il n’y a plus d’éducation nulle part et l’injure est glorifiée comme l’expression d’un achèvement personnel, la vulgarité comme un mode de vie. Les boites à formater les cerveaux que sont les établissements d’enseignement ne sont plus que des crèches pour adultes en difficulté morale et matérielle. C’est l’ère des Zombies et c’est derniers ont l’air de plus en plus fatigués…

La vie continue.

Original link: Strategika 51

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